Résidence : Emma Perez et Jessica Tamsin Allemann

Résidence du 20 au 31 mai 2024

Emma Perez et Jessica Tamsin Allemann se baladent et occupent l’espace durant deux semaines de résidence. Elles proposeront des micros ouvertures publiques, libres de passage, teintées de chants, de poésies et de gestes. En duo et en solo, elles ouvriront et partageront leurs recherches et projets personnels dans l’espace et ses alentours.

Duo performatif « ça va ? »  ©Emma Perez

Programme

1ère semaine de résidence
Emma Perez et Jessica Tamsin Allemann
Ouverture publique le samedi 25 mai

« ça va ? »
Duo performatif vocale et corporel
Micros-performances à : 13h – 13h30, 15h-15h30, 18h-18h30
Repas prix libre en fin de journée

« ça va ? » c’est une proposition performative mélodique en duo qui va et vient dans l’espace urbain avec des questions : Le pot de fleur entend-il l’éclosion de la fleur? Est-ce que le ciel bouge en fonction de la mélodie du vent ? La fontaine de la place du marché conserve-t-elle dans ses eaux les murmures des terrasses ? Quel genre de concerts produisent les micro-organismes entre les pavés ?

 Les corps se penchent, s’arrêtent, définissent des zones sensibles, des parcelles à observer pour glaner des bouts de textes, de mots et d’émotions. Collecter, tamiser, puis restituer des chansons sur mesure. A cappella souvent. Accompagné d’instruments parfois.

« ça va ? » interroge le sensible et titille le circuit de notre compassion écologique. La danse et la voix s’allient dans une recherche de terrain et travail à matérialiser en micro-performances l’état de recherche. Qui sait ; les nuages, les pots de fleurs, les panneaux signalétiques, les piétonnes s’égaieront-elles peut-être de ces airs musicaux éphémères qui s’inscrivent dans la rue comme un rayon de soleil sur une joue. « ça va ? » joue avec la subversion pour se détourner un instant de homo sapiens et donner corps à la poésie mélique du quotidien.

« ça va ? »  ©Emma Perez
« ça va ? »  ©Emma Perez

2ème semaine de résidence
Emma Perez

« Hermes Baby »
Ouverture publique le mardi 28 et le mercredi 29 mai
Toute la journée, dans la galerie et ses environs
Poésie dactylographiée ambulante et sur mesure, installation/exposition et micro-bibliothèque

“Hermes Baby”, c’est un projet d’écriture ambulant. On embarque avec pour seul volant une machine à écrire qui traduit les formes du monde en de petits poèmes sur mesure. Les gens s’installent, on se dévoile comme on peut, et des mots dactylographiés s’alignent pour rendre hommage aux maux du cœur, aux doutes, à ce qui nous touche.

« L’chantier »
Performance pluridisciplinaire, danse-théâtre-projection audio-visuelle
Jeudi 30 mai
Ouverture des portes dès 17h
Performance à 19h
Repas prix libre

« L’chantier » est une recherche artistique pluridisciplinaire qui puise ses inspirations dans les espaces de l’entre-deux, dans le compost du monde, dans les espaces en friche du cœur, dans les contes qu’il reste à inventer et dans la poésie pirate des sourires, des rires, de la lumière et de ses potentiels. Mon projet s’inscrit dans le vivant et ne cessera jamais d’y retourner.

Le corps et la voix se mettent en résonance avec la matière poétique du quotidien et donnent voix aux marges muettes qui s’inscrivent dans l’épiderme sensible des rues, des plantes, des gens. Glaner, défricher, collecter. Célébrer le mouvant, la transmutabilité des choses, l’hybridité, et l’érotisme d’une création qui pulse dans le ventre et réenchante nos perceptions. 

Comment créer un milieu qui permette de vivre, penser et labourer le monde dans lequel on vit ? 

A cheval entre plusieurs médiums, « l’chantier » est un biotope en soi qui met en pratique le principe de projection réciproque ; principe fondateur qui soutient l’idée que chaque acteur de cette terre anime un ou plusieurs êtres par le simple fait d’occuper un même espace, une même terre, un même souffle, une même scène.  Réciprocité, mutualisme biologique et inter-coexistence occupent les soubassements telluriques de ma recherche pour laisser fleurir une forme performative qui fête la notion d’interactions et de participation.  La balade est faite de déviances, de bavures, de marges fibreuses, et autres écarts qui secouent l’hégémonique vision du produit «fini», au profit d’une expérience interactive qui se laisse toucher du dedans.

« Baby tout terrain » ©Emma Perez
« Ouverture des portes » ©Emma Perez

Biographies

Née en 2000, Emma Perez est une artiste-chercheuse suisso-hispanique basée à Genève. Elle obtient son Bachelor de danse contemporaine à la Manufacture de Lausanne en 2023. Elle développe une pratique artistique multidisciplinaire en tant que danseuse, performeuse, comédienne, et illustratrice. Engagée dans des formes artistiques transdisciplinaires qui encouragent une écologie humaine et environnementale : le corps, la voix, le dessin, la musique, la poésie, les arts-visuels et audiovisuels s’organisent dans son travail chorégraphique et se mettent au service de formes originales à imaginaire fertile et durable. Emma investit des champs de connexions entre art spontané de rue, histoires singulières et collectives, science, et ethnographie illustrée et poétique du quotidien. En 2024, participant à la résidence artistique de la LungAschool (Islande), elle a eu l’occasion de participer à de nombreuses expositions collectives, ainsi qu’à l’élaboration de « in Pieces » ; corpus de pièces visuelles et performatives. En parallèle, passionnée de montagne, Emma poursuit un travail de dessin et écriture in-situ. En été 2024, elle partira seule sur la traversée des Alpes. Une randonnée en autonomie qui documentera l’état des montagnes, et témoignera des récits qui borderont son chemin. Emma fait également partie de la création « On ne badine pas avec l’amour dans la rue », projet de théâtre de rue du collectif la Badine. Récemment, des extraits de son mémoire de Bachelor relatifs à son solo « Terrain Glissant » ont été publiés dans « Le Journal de La Recherche » n°5 de la Manufacture.

Jessica Tamsin Allemann est née en 1997 en Suisse, où elle a principalement grandi. La danse et la musique (violon, guitare, chant) l’accompagnent depuis son enfance. Elle découvre la danse contemporaine à Bâle en participant à des ateliers avec Simon Wehrli, entre autres. Après avoir étudié la psychologie pendant deux ans à l’Université de Bâle, elle décide finalement de se consacrer entièrement à la danse, ce qui la conduit à une formation d’un an à Varium (Barcelone) puis au Bachelor en danse contemporaine à La Manufacture (Lausanne), où elle obtient son diplôme en 2023. Durant sa formation, elle participe au travail de création avec Yasmine Hugonnet, Horacio Macuacua, Shelley Senter, Alma Söderberg et Salva Sanchis. En 2023, elle a rejoint les pièces de Natasza Gerlach, Nicole Seiler et Juliette Uzor. Avec Alina Arshi, elle a présenté le duo « Schnukré » à la Rote Fabrik de Zurich et a collaboré avec Robinson Filomé Starck pour une performance à l’occasion de l’anniversaire de Belluard & Fri-son. Elle travaille actuellement avec des artistes tels que Clara Delorme, Mathilde Monnier, Eugénie Rebetez, Sophie Germanier et Yann Hermenjat. Elle exposera également son œuvre solo « ODEar » à l’automne 2024 à Paris et à Montpellier.

« Te voilà »  ©Emma Perez